dc.identifier |
Jeremy Allouche et Dieunedort Wandji, « La vulnérabilité cumulative face aux défis socio-environnementaux en Côte d’Ivoire », VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement [En ligne], Volume 21 numéro 3 | décembre 2021, mis en ligne le 15 décembre 2021, consulté le 10 mars 2022. URL : http://journals.openedition.org/vertigo/34145 ; DOI : https://doi.org/10.4000/vertigo.34145 |
|
dc.description |
Les études sur la vulnérabilité visent à comprendre les conditions et les expressions d’exposition néfastes aux catastrophes naturelles et/ou aux autres crises (alimentaires, sanitaires, et cetera), dans le but de réduire leurs conséquences sur les populations, les régions ou les secteurs d’activités concernés. On note une augmentation des publications sur la vulnérabilité, particulièrement en relation avec les changements climatiques (Cannon et Müller-Mahn, 2010; Folke et al., 2010; Manyena, 2006). Selon le site internet Web of Science qui compile les données de publications sur toutes les disciplines scientifiques, près de 1500 articles sont publiés chaque année en sciences sociales sur la vulnérabilité2. Cependant, bien qu’ontologiquement orientées vers les potentielles victimes, la majorité de ces analyses considèrent simplement des liens de causalité linéaires ou mécaniques, partant d’un aléa naturel ou d’une crise quelconque pour construire un discours sur la vulnérabilité se rapportant à un secteur d’activités ou à une discipline particulière. L’une traitera par exemple des inondations et leur impact sur une population précise (Baud, 2018), tandis que l’autre s’occupera de la vulnérabilité du point de vue de la santé en général (Lysaniuk et Tableau, 2016). Par conséquent, ces analyses – qui toutes conservent leurs pertinences respectives - s’articulent à travers un angle précis tel que la gestion des ressources naturelles, les ripostes contre les crises sanitaires, les maladies zoonotiques, les risques naturels côtiers, ou encore l’insécurité alimentaire (Baird et Barney, 2017). Cependant, la nécessité d’une approche plurielle et cumulative s’impose comme réponse à la complexité de l’objet d’étude que constitue la vulnérabilité. Pour y répondre, il existe quand même des approches et des cadres d’analyse qui étudient la vulnérabilité comme une construction sociale connectée à plusieurs facteurs (Leroy, 2022), ou qui mettent l’accent sur la complexité scalaire et la nécessaire contextualisation spatiale et temporelle des processus dommageables qui créent la vulnérabilité (Metzger et Reghezza-Zitt, 2019). Pour notre part, en s’inspirant des théories de l'Écologie politique, qui mettent un accent plutôt sur les déterminants sociaux à la base de ces vulnérabilités, cet article esquisse le développement d’une approche « narrative », dans laquelle ne dominent pas l’étude d’un type de risque singulier et encore moins les principes de causalité primaire tels que présentés dans des discours organisés. Cette démarche analytique s’inscrit donc dans le cadre de la critique constructiviste qui met en évidence l’utilité d’une approche narrative et les différences de perception entre les risques comme outil méthodologique (Buchheit et al., 2016). |
|